Réunion de clôture des activités du projet SIMECAM-FGSK
Le 11 mai 2018 s’est tenue la réunion de clôture des activités du projet SIMECAM-FGSK à la Délégation Régionale de la Santé Publique de l’Est à Bertoua. Etaient présents à cette réunion : les personnels de santé responsables des activités du projet dans les formations sanitaires impliquées, Madame le Chef de District de Santé de Bertoua représentant Monsieur le Délégué Régional, et les investigateurs du projet venant du Centre Pasteur du Cameroun. Le projet SIMECAM-FGSK intitulé : « Appui à l’implication des partenaires dans le dépistage prénatal du VIH et à l’utilisation des interventions de PTME/SMNI/PECP1 en zones semi-urbaines et rurales du Cameroun » a été mené par le Centre Pasteur du Cameroun entre mai 2013 et mars 2018 avec la collaboration active de six formations sanitaires de la région de l’Est Cameroun : l’Hôpital de district d’Abong-Mbang, l’Hôpital de district de Doumé, l’Hôpital de District de Batouri, l’Hôpital Protestant Luthérien de Garoua-boulai, le Centre de Santé Catholique de Nkolbikon et le Centre Médical de l’Arrondissement de Belabo.
Ce projet faisait suite à une étude multicentrique (ANRS 12127 Prenahtest) menée en zone urbaine au Cameroun, en Inde, en Géorgie, et en République Dominicaine, qui avait montré que le conseil VIH prénatal orienté vers le couple était une intervention permettant d’améliorer la communication conjugale au sujet du VIH et d’impliquer les partenaires dans le dépistage prénatal du VIH. C’est donc dans le but de vérifier la faisabilité et l’acceptabilité de cette offre de service en zones semi-urbaines et rurales que le projet SIMECAM-FGSK a été mis sur pied avec le soutien de la Fondation GSK. Les objectifs étaient d’intégrer le conseil de dépistage prénatal du VIH, d’orienter vers le couple et le dépistage prénatal des partenaires dans l’offre de soins des formations sanitaires, de renforcer le paquet de soins maternels et infantiles intégrés offerts de façon continue tout au long des périodes prénatales, périnatales et postnatales.
Le projet SIMECAM-FGSK concernait, dans les différents sites, les femmes enceintes venant à leur première consultation prénatale (CPN) et n’ayant pas encore effectué de test de dépistage du VIH pour la grossesse en cours. Une fois incluses, ces femmes étaient suivies selon un calendrier bien défini comportant des visites à 2 à 8 semaines après le test de dépistage prénatal du VIH ; à 7 mois de grossesse (si possible) ; à trois mois et demi, six mois, neuf mois et douze mois après la fin de grossesse.
Au total, 1202 femmes enceintes ont été incluses entre février 2014 et août 2016 et suivies jusqu’en mars 2018. Le taux de séropositivité VIH était de 10,6 % (127/1201) parmi les femmes ayant accepté de faire le dépistage du VIH.
Toutes les femmes séropositives ont été mises sous option B et ensuite B+ (traitement prophylactique par trithérapie antirétrovirale administré aux femmes enceintes infectées par le VIH pour la prévention de la transmission de l’infection VIH de la mère à l’enfant et ensuite pris à vie). Environ 19 % des partenaires sont venus au service de la CPN et parmi eux, près de 96 % ont accepté de recevoir le conseil VIH en couple et de
se faire dépister. Le taux de séropositivité chez ces derniers était de 16 % et le taux de sérodiscordance était d’environ 35 % chez les femmes dépistées VIH+ et 2 % chez les femmes non infectées par le VIH.
Environ 85% des femmes enceintes incluses ont notifié l’issue de leur grossesse, dont 95 % des accouchements effectués dans une formation sanitaire. Seuls 73 % des enfants exposés au VIH ont bénéficié du diagnostic précoce du VIH par PCR à un âge médian de 2 mois, les autres étant soit décédés avant le prélèvement (2%), soit n’ayant pas été ramenés ans les formations sanitaires (25 %). Parmi les enfants qui ont bénéficié du diagnostic précoce du VIH, 3 % (3/93) ont été diagnostiqués positif au VIH et tous ont été mis sous traitement ARV.
Une restitution des résultats dans la région sera planifiée dès la finalisation des analyses statistiques.
Ce projet s’achève sur une note de satisfaction aussi bien pour les formations sanitaires impliquées, le personnel de santé que pour les femmes participantes à ce projet, car il a permis de renforcer la pratique des personnels par la mise en place des interventions d’implications des partenaires et d’intégration des soins, de définir ensemble le circuit de la femme enceinte dans l’optique de réduire les occasions manquées d’interventions dans le cadre de la PTME, d’augmenter le nombre d’accouchements dans les formations sanitaires. Le conseil prénatal du VIH orienté vers le couple a été adopté et intégré dans les services de routine de la CPN.