Atelier de renforcement des capacités des personnels des laboratoires
Dans le cadre de la préparation des systèmes de santé du Cameroun face au risque de survenue de cas de la maladie à virus Ebola, le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) a demandé et obtenu auprès de l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) le financement pour la conduite de l’ « atelier de renforcement des capacités des personnels de laboratoires de sante humaine au prélèvement, au stockage, à l’emballage et au transport sécurisé des échantillons des cas suspects des fièvres hémorragiques virales (FHV) y compris Ebola ».
21 participants originaires de 09 régions du Cameroun ont pris part à cet atelier qui s’est déroulé du 02 au 03 Mars 2017 dans la salle des conférences du Centre Pasteur du Cameroun. L’atelier visait à renforcer les capacités des professionnels des laboratoires de santé humaine au prélèvement, au stockage, à l’emballage et au transport sécurisé des échantillons de cas suspects de Fièvres Hémorragiques Virales y compris Ebola. Au cours de cet atelier, il a rappelé les Recommandations de l’OMS pour prélever, conserver, emballer et transporter en toute sécurité les échantillons provenant de cas suspects de maladie à virus Ebola. Les participants ont également reçu la version 2013 du manuel de l’OMS sur le conditionnement et le transport sécurisé des matières infectieuses des Catégories A et B et la régulation internationale en matière de transport de matières dangereuses pour l’homme, l’animal et l’environnement.
Le Pr Richard NJOUOM, Chef du service de virologie du CPC, au cours de cet atelier, a rappelé le contexte de cet atelier, ses objectifs, les résultats attendus et les perspectives pour les participants et leurs structures d’appartenance. En effet, le Cameroun est un pays à risque d’apparition des cas de fièvres hémorragiques virales y compris Ebola parce que les réservoirs potentiels des virus impliqués ont été identifiés au Cameroun. En plus, plusieurs pays voisins ont connu des épidémies de fièvres hémorragiques virales : la fièvre de lassa au Nigéria, Ebola au Congo et Marburg en République Centrafricaine. Par conséquent, les défaillances des structures sanitaires pourraient conduire à une amplification de l’épidémie à travers la transmission interhumaine ou nosocomiale si une fièvre hémorragique venait à émerger au Cameroun. C’est pourquoi le CPC, en sa qualité de Laboratoire Nationale de Référence pour certaines de ces FHV au Cameroun, a reçu l’appui financier de l’OMS pour la réalisation de cet atelier.
Les résultats attendus de cet atelier sont : l’acquisition des capacités permettant l’identification des cas suspects de FHV, et particulièrement les cas suspects de maladie à virus Ebola, l’acquisition des connaissances sur les prélèvements de choix recommandés par l’OMS pour le diagnostic biologique soit chez des patients vivants suspects d’Ebola soit chez des personnes décédées des suites de la fièvre Ebola; l’acquisition des compétences en matière d’utilisation adéquate des équipements de protection individuelle lors du prélèvement et le conditionnement des échantillons de sang chez les cas suspects d’Ebola ou des écouvillons oraux chez les personnes décédées des suites de la fièvre Ebola ; la diffusion et l’implémentation des lignes directrices et les recommandations de l’OMS en matière de collecte, emballage, conservation et le transport sécurisé des échantillons de cas suspects de la fièvre Ebola par certains personnels de laboratoire de toutes les régions du Cameroun ; et la restitution des connaissances apprises lors de l’atelier aux autres membres de l’équipe de chaque participant ainsi que la restitution aux autres services susceptibles de gérer des cas suspects de fièvre Ebola.
Cet atelier a également permis de faire la présentation des généralités sur les FHV, l’identification et la gestion d’un cas suspect d’Ebola. Les formateurs ont apportées des réponses précises aux questions telles : la caractérisation des prélèvements de choix et leur traitement avant l’envoi au laboratoire de référence pour le diagnostic de la fièvre hémorragique Ebola, la collecte sans risque des échantillons de sang par phlébotomie chez un cas suspect d'Ebola, la réalisation sécurisée des écouvillonnages oraux chez des patients décédés, que l’on suspecte d’être infectés par le virus Ebola ?
Il a été également réalisé à la fois par les facilitateurs et les participants une démonstration pratique sur l’utilisation des Equipements de Protection Individuelle (EPI), la pratique sur la biosécurité et la gestion des déchets infectieux après la collecte des échantillons de cas suspects de fièvre hémorragique Ebola. Des travaux pratiques sur le transport sécurisé des échantillons dangereux : préparation et acheminement d’un colis contenant des échantillons suspects infectieux (remplissage des fiches épidémio-cliniques) ont été faits.
A l’issu de deux jours de travaux cet atelier,les recommandations suivantes ont été les suivantes: pour les participants représentant leurs régions respectives, il est question de travailler l’inclusion et la réalisation des sessions de rappel sur les bonnes pratiques de laboratoire et la biosécurité dans le plan annuel de formation continue des personnels de leurs services respectifs. A l’endroit des organisateurs, il est important de contribuer au plaidoyer auprès des auprès des autorités de santé publique et des partenaires du Cameroun pour qu’un stock minimal d’EPI soit prépositionné au moins dans les chefs-lieux de régions et que l’état des stocks fasse l’objet d’un suivi régulier.