JSCPC2016 fin
Ouvertes par le Ministre de la Santé Publique André Mama Fouda, l’Ambassadeur de France au Cameroun, Gilbert Thibault, le Ministre de l’Elevage, des pêches, et des Industries animales, Dr Taïga, le Coordonnateur des projets du Réseau International des Instituts Pasteur, Madame Victoir Kathleen, la 3ème édition des Journées Scientifiques du Centre Pasteur du Cameroun s’est tenue du 28 au 30 septembre 2016 au Palais des Congrès à Yaoundé. Au cours de ces trois jours, expositions, présentations et discussions sur la thématique des ‘’maladies émergentes et re-émergentes’’ ont étés menées dans une approche multisectorielle et interdisciplinaire.
Les conférences inaugurales du Pr Antoine Gessain et la conférence introductive et Dr Avelin Aghokeng nous montré comment différentes espèces de primates non-humains (PNH) ont été identifiés comme sources d’émergence des rétrovirus chez l’homme en Afrique Centrale. Plusieurs évènements d’émergences indépendantes à la suite des ruptures de la barrière des espèces ont été identifiés dans le temps pour le SIV et le STLV tandis que les transmissions contemporaines du Simian Foamy Virus (SFV) sont bien documentées aujourd’hui. Si certains variants de SIV et STLV se sont adaptés et ont diffusé chez l’hôte humain pour générer la pandémie du HIV-1 ou l’endémie de HTLV-1, les foamy virus n’ont pas conduit à une diffusion similaire malgré les transmissions documentées chez les chasseurs en Afrique Centrale.
Concernant les ‘’outils diagnostiques’’, il en est ressorti que plusieurs laboratoires nationaux collaborent avec les centres de référence internationaux, les réseaux internationaux de surveillance, les réseaux d’alerte et de riposte, pour l’amélioration continue des outils disponibles. Les activités de recherche que mènent les laboratoires spécialisés au Cameroun contribuent pleinement à la potentialisation des capacités des laboratoires. Si les capacités de diagnostic des infections émergentes et ré-émergentes sont disponibles pour la grande majorité des pathogènes émergents, il est évident que le nombre et la distribution des laboratoires compétents sont encore limités.
En attendant de réunir tous les moyens nécessaires, une alternative accessible serait la promotion des laboratoires mobiles. Les compétences acquises à la fois en formation théorique et en situation opérationnelle en Guinée Conakry sont maintenant disponibles au niveau national.
La dernière journée a connu également une session très riche et interactive sur ‘’les aspects épidémiologiques et la surveillance’’ qui sont très importants pour la mise en œuvre des mesures de prévention et de riposte rapide en cas d’émergence.
Les communications de cette session ont globalement montré que : La diversité des biotopes, des plantes, des pathogènes et des vecteurs en Afrique centrale, et singulièrement au Cameroun, offre des conditions favorables à l’émergence des zoonoses dans cette région. Les comportements socio-économiques et culturels des populations de forêt se révèlent également être favorables aux potentielles émergences à partir des réservoirs de la faune sauvage.
Au sortir de cette session, il ressort qu’il est nécessaire de maintenir et renforcer les systèmes de surveillance non seulement pour les agents hautement pathogènes mais aussi pour des agents qui nous semblent plus courants comme les poliovirus et le virus de la rage. La surveillance devrait également être supplément par la recherche
Dans les stratégies de prévention et de riposte contre l’expansion des maladies émergentes, les facteurs sociaux tels l’ignorance, les préjugés et la crise de confiance envers les autorités de contrôle des maladies, sont à considérer.