Le laboratoire du paludisme

Le Ministre de la Santé Publique a présidé le vendredi 1er juillet 2016, en présence du secrétaire d’Etat français chargé du développement, André Vallini et de l’Ambassadrice de France au Cameroun, Christine Robichon, la cérémonie d’inauguration du laboratoire de recherche sur le paludisme au Centre Pasteur du Cameroun.

Le paludisme reste une préoccupation majeure en Afrique sub-saharienne et au Cameroun en particulier. En effet, cette maladie constitue une des premières causes de morbidité d’hospitalisation et de mortalité, notamment chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. L’inauguration de ce nouveau Laboratoire de Recherche sur le Paludisme au Centre Pasteur du Cameroun est le fruit de la coopération franco-camerounaise. En effet, ce laboratoire fait partie du plan de développement du Centre Pasteur qui a débuté il y trois ans grâce au soutien de l’Etat camerounais. Ce plan de dispositif de santé national prévoit la création ou la réhabilitation de près de 3500 m2 de laboratoires, bureaux, salles de classes et zones techniques. Le laboratoire du paludisme en est la 4ème réalisation. Un des rôles de la recherche sur le paludisme, renforcée par la création de ce laboratoire, est d’évaluer l’efficacité de ces mesures de contrôle, de les ajuster si nécessaire, et de tester de nouvelles approches encore plus pertinentes.

Il est important de rappeler l’implication du CPC dans l’étude internationale KARMA dont les résultats ont été présentés à la communauté en juin 2016. Cette étude montre que, bien qu’efficaces encore sur notre continent, les traitements à base d’artémisine pourraient être mis en péril si une vigilance n’était pas soutenue par toutes les parties concernées. On peut donc espérer un monde sans paludisme. Cet espoir repose principalement sur la recherche qui nous apportera de nouveaux moyens de lutte contre les moustiques, de nouveaux diagnostics encore plus performants, plus faciles à utiliser, moins chers, de nouveaux traitements et surtout, l’espoir d’un vaccin contre les formes graves de paludisme ou bloquant la transmission du Plasmodium.

Jusqu’en 2011 en effet, le paludisme n'était abordé au CPC qu'à travers le diagnostic (réalisation de frottis et goutte épaisse) dans le service d'hématologie. L’année 2013 a été consacrée à la recherche de financement et au démarrage des activités et l’accueil d’un G4 sur le paludisme. Un G4 étant un projet de recherche financé par l'Institut Pasteur sur 4 ans permettant à un jeune chercheur de créer un laboratoire ou une thématique de recherche. Le Dr Lawrence Ayong, Responsable du laboratoire du Paludisme, a pour objectif principal dans ce laboratoire la mise en place d’un Pôle d’excellence attractif, pérenne dans le domaine de l’épidémiologie du paludisme au sein du CPC.