Des experts de la poliomyélite ont lancé un appel à l’engagement de tous pour l’éradication mondiale de cette maladie, lors d’une conférence scientifique qui s’est tenue au Centre Pasteur du Cameroun à Yaoundé, ce mercredi 18 octobre 2023. C’était en prélude à la 35^ème édition de la Journée Mondiale de lutte contre la polio qui se déroule chaque 24 octobre.

Des progrès considérables ont été réalisés depuis le lancement de l’Initiative Mondiale d’Eradication de la Poliomyélite (IMEP) en 1988. Le nombre de pays endémiques est passé de 125 à 2, la prévalence de la maladie a été réduite à moins de 1 % et 5 des 6 régions du monde ont été certifiées libres de poliovirus sauvages.

Cependant, des défis persistent, notamment la circulation des cas de poliovirus dérivés du vaccin de type 2 (poliovirus variants), la résurgence de cas de poliomyélite dus au virus sauvage dans des pays où elle était considérée comme ayant été éradiquée, l’hésitation vaccinale (amplifiée par la pandémie de la COVID-19) et les couvertures vaccinales insuffisantes.

Pour le Pr TETANYE EKOE, modérateur de la conférence et par ailleurs président du comité national de certification de la poliomyélite: « Le principal problème de la résurgence des cas est lié au fait que la population n’adhère plus à la vaccination. L’éradication de la poliomyélite ne pourra pas être contenue si tous les acteurs (la population, les parents, le corps médical, les bailleurs de fonds, etc.) ne combinent pas leurs efforts. »

Le Directeur Général du Centre Pasteur du Cameroun, le Dr Mirdad Kazanji a rappelé à tous les participants que : « Chacun dans son entourage doit encourager et œuvrer pour augmenter le nombre de vaccinés. La vaccination fonctionne et a des conséquences positives sur la population. C’est notre rôle à tous de parler de ses bienfaits.» Il n'a pas manqué de remercier tous les panélistes pour leur disponibilité et la qualité des interventions.

Pour rappel, le Centre Pasteur du Cameroun est laboratoire national et interpays pour la surveillance des cas de poliovirus au Cameroun, Tchad, Gabon, Guinée Equatoriale, et Sao-Tomé & Principe. Cette surveillance est faite d'une part chez les humains et d'autre part dans les eaux usées de l'environnement.