Lutte contre l’Ulcère de Buruli en Afrique : le réseau BulabNet a tenu sa 4ème réunion annuelle.
Du 24 au 26 octobre 2022, le complexe Mundi de Yaoundé a abrité la réunion annuelle du réseau des laboratoires PCR pour l’ulcère de Buruli (BulabNet) sous la coordination du Centre Pasteur du Cameroun.
Les maladies de la peau figurent au troisième rang des causes de morbidité et parmi les 10 principales causes de handicap. En effet, plus de la moitié des 20 maladies tropicales négligées (MTN) entraînent des manifestations cutanées et sont souvent associées à un handicap à long terme, à une stigmatisation et à des problèmes de santé mentale. L’ulcère de Buruli, qui en fait partie est une maladie nécrosante causée par le germe Mycobacterium ulcerans. Signalée dans plus de 33 pays à travers le monde. La plupart des cas sont détectés dans des sous-régions d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale.
Le Cameroun n’est pas épargné par cette maladie qui frappe déjà les zones d’Ayos, Akonolinga, Bankim et bien d’autres. Le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) en tant que Centre de référence pour l’ulcère de Buruli sur le territoire national. Aussitôt que la maladie a été déclarée comme problème de santé publique, le CPC a de par son expertise pu mettre en place le diagnostic. Il a par ailleurs mis en place des formations pour les autres pays qui avaient des difficultés à réaliser le diagnostic.
Par la suite, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a choisi le CPC comme coordonnateur Afrique pour le diagnostic de l’ulcère de Buruli depuis 2019 avec des objectifs très précis.
« Nous avons pu harmoniser l’ensemble des procédures qui sont utilisées au niveau des laboratoires. Aujourd’hui quelques soit le niveau du laboratoire en Afrique, il utilise les mêmes procédures. Cela a facilité la réduction du coût des analyses… Nous avons également mis en place le contrôle externe et soutenus l’ensemble des laboratoires pour la formation et la supervision. » explique le Dr Sara Eyangoh, Directeur Scientifique du CPC.
Le réseau de laboratoires pour l’ulcère de Buruli (BU-LABNET) a alors été créé dans le but d’améliorer le diagnostic de l’ulcère de Buruli par PCR grâce à des protocoles de dépistage standardisés faisant appel à des programmes externes d’assurance de la qualité et supposant un échange de connaissances entre les laboratoires membres.
Cette 4ème réunion a pour objectif l’amélioration du diagnostic de l’ulcère de Buruli et l’intégration des autres maladies tropicales négligées de la peau tels que le Pian, le mycétome, la leishmaniose, dans la même plateforme de diagnostic.
Elle a été organisée par le Centre Pasteur du Cameroun (CPC) et l’Organisation Mondiale de la Santé, avec le soutien d’ANESVAD et d’American Leprosy Missions (ALM).
Les participants sont des personnels de 13 laboratoires de 09 pays d’Afrique (Benin, Cameroun Cote d’Ivoire Gabon,Ghana, Libéria, Nigéria, République Démocratique du Congo, Togo) ainsi que différents experts internationaux.
Pour rappel, plus de la moitié des 20 maladies tropicales négligées (MTN) entraînent des manifestations cutanées et sont souvent associées à un handicap à long terme, à une stigmatisation et à des problèmes de santé mentale.
« Ces maladies existent dans nos communautés et sont très peu visibles. Cette réunion est une opportunité d’attirer l’attention des ministères de santé à faire plus d’efforts pour rechercher ces maladies et les traiter. C’est une action importante parce la politique de l’OMS c’est de passer de maladies tropicales négligées à des maladies qui se soignent et pour qui la qualité de vie des personnes peut être changées. Le CPC étant centre de coordination de ce réseau, c’est donc une fierté supplémentaire pour le Cameroun de coordonner ces activités. » a rappelé Dr Phanuel HABIMANA, Représentant résident de l’OMS au Cameroun.